Alejandro Tomas De Las Nieves

Mise en garde

Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs réels, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite normale.

Avant-propos

Ainsi Fonk comme vous allez le voir, c’est toute une histoire, mais c’est aussi mon histoire. Ainsi Fonk encore, c’est une intrigue qui se déroule sur pas moins de quatre décennies ! Je m’en vais donc vous raconter sans plus tarder comment tout est arrivé, en disant toute la vérité, rien que la vérité, depuis mes débuts au piano jusqu’à la naissance d’Ainsi Fonk.

Au commencement

J’avais tout juste dix ans quand mes parents ont un jour ouvert la porte à un homme aux cheveux blancs avec un fort accent germanique. Longtemps ils ont discuté avant de venir à ma rencontre. En me voyant l’homme aux cheveux blancs s’agenouilla, afficha un rictus inquiétant et opina du chef m’observant silencieusement un moment. En se relevant soudainement il lança un : "C’est lui !". Mes parents contresignèrent alors la feuille que cet homme mystérieux leur tendait puis ce dernier s’en retourna enfin. Je crois bien que tout a commencé comme ça...

Ma formation

Rapidement et sans s’en expliquer, mes parents me mirent au piano classique. Fréquemment nous changions de domicile et nombreux étaient les professeurs de piano qui se succédaient en plus de mes précepteurs.

Un jour alors que je me prêtais au rituel quotidien à notre domicile avec mes parents et les autres membres du cercle, de l’entrée un vacarme assourdissant brisa le silence interrompant brutalement la cérémonie. Les plus âgés d’entre nous se retirèrent, allant à la rencontre de l’étranger. Confiné dans le sous-sol je crus reconnaître un instant la voix de l’homme germanique...

Une nouvelle vie musicale

A partir de ce moment, nous reprîmes une vie sédentaire ainsi qu’une vie sociale et je commençai l’étude du jazz avec Rémi Goutin au Conservatoire Hector Berlioz à Bourgoin-Jallieu. Le souvenir ainsi que l’image de l’homme aux cheveux blancs s’estompaient peu à peu...

Parallèlement, j’enchaînais les concerts dans de nombreux formats, en solo, en duo avec chanteuse, ou en formations plus importantes dans différents styles, jazz, variété, latin, funk, rock, blues. Mais toujours je me sentais comme guidé, comme si quelqu’un tirait les ficelles...

Terminant le conservatoire avec un certificat de fin de 3e cycle de piano-jazz, j’ai alors poursuivi à Chambéry à l’ENM avec Laurent Blumenthal, Pierre Drevet, Bob Revel et Guillaume de Chassis.

Et c’est ici à Chambéry que je fis la rencontre d’un personnage clé pour la suite de l’histoire, le fabuleux, le très amical, le Monsieur "populaire", le proprement incontournable Jan Van’t Land, l’incroyable batteur, la mitraillette des roulements, le dompteur des toms et des cymbales, le pourfendeur de caisse claire ou plutôt comme on l’appelait déjà tous à l’époque : l’homme du Nord.

Il étudiait le jazz tout comme moi et rapidement nous formâmes avec d’autres élèves très sympathiques, notre premier groupe dans le cadre de l’école.

Ainsi Fonk, une vie, un destin...

Terminant mes études à l’ENM avec un DEM de piano-jazz, mon ami Jan tout juste grisonnant -c’est important pour la suite- me proposa de rejoindre l’équipe d’enseignants au sein de l’école de musique qu’il avait créée non loin de là dans le charmant village de Voglans.

C’est lui encore qui me fit rencontrer bien des années plus tard celui qui soumettait les épaisses cordes de métal, Stéphane Cabart en personne, le slap-bassiste de l’extrême, donnant la vie à la musique funk sur la piste tandis que ses doigts fumaient au contact des cordes, un musicien exceptionnel ayant développé la faculté extraordinaire de lire des partitions écrites à l’encre invisible sur lesquelles seul le titre apparaissait !

Enfin Jan nous présenta la talentueuse, l’incroyable, l’extraordinaire chanteuse Marjorie Duret, capable tout autant de toucher droit au cœur tous ses auditeurs d’une seule envolée lyrique finissant sur un vibrato transcendant les lois de la physique et figeant la course du temps, que de jouer à volonté des inflexions sonores syncopées et au service du groove pour nous faire balancer et danser.

Quand nous fûmes ainsi tous réunis, initiant dès lors la naissance du groupe Ainsi Fonk, je compris soudainement qui était le véritable marionnettiste, celui qui m’avait guidé dans l’ombre jusque là et jusqu’à Ainsi Fonk.

L’homme aux cheveux blancs, l’accent germanique, tout ce que je refusais d’admettre ou de voir, tout me revenait à présent, celui là-même qui apparut à Jean-Baptiste, Joseph, Rodrigues, Mahomet et tous les autres, celui qui dictait dans le secret la destinée du genre humain, tout me conduisait à un unique personnage, oui tout me ramenait à l’homme du Nord, le batteur, le Monsieur "populaire", l’homme souriant, j’ai nommé... l’intemporel Jan Van’t Land !

Conclusion et épilogue

En bref Ainsi Fonk c’est le plein délire et ce n’est que le début de l’histoire qui s’écrit désormais dans le groove du jazz et du funk avec mes valeureux et talentueux amis Jan, Stéphane et Marjorie !